Principe de la méthode
Certaines variétés d’une même espèce sont plus sensibles que d’autres à un bioagresseur pour une multitude de raisons. Certaines ont développé un gène de résistance au bioagresseur, certaines sont moins appétentes, certaines libèrent des composés qui n’attirent pas ou peu le bioagresseur, certaines sont moins robustes et donc plus sujettes aux infections secondaires. La période de maturation joue également un rôle important lorsque celle-ci est concomitante avec la période de pleine activité du ravageur.
Quelle que soit la raison, il existe des variétés possédant des résistances très spécifiques à tel ou tel bioagresseur. En fonction de la pression à laquelle la culture fait face, il est judicieux d’adapter son choix de variété vers une variété moins sensible ou résistante au(x) bioagresseur(s) qui pose(nt) problème. Il est cependant nécessaire de choisir une variété adaptée non seulement aux bioagresseurs, mais aussi aux conditions pédo-climatiques de la parcelle et au marché visé.
Etat actuel des connaissances
La sensibilité variétale à D. suzukii a fait l’objet d’essais réalisés par 4 partenaires (Ctifl, La Tapy, SEFRA, Invenio) en 2014 lors du premier projet Casdar DS.
Des essais ont été réalisés au laboratoire ou en culture sur fraise, cerise, raisin, kiwi, et kiwaï. Aucune différence notable n’a été observée sur fraise et sur cerise. Toutes les variétés semblent présenter la même sensibilité à D. suzukii. Des facteurs tels que la couleur, la forme, le taux de sucre, ou encore le positionnement des fruits par rapport à la plante pourraient intervenir dans la sensibilité aux attaques de D. suzukii.
Des recherches spécifiques doivent être conduites pour approfondir ces pistes.
Sur raisin, 5 variétés ont été étudiées (Benitaka, Muscat, Sable, Sofia et Suffolk). Des pontes ont été observées dans trois variétés (Muscat, Sable et Suffolk). Une seule émergence a été observée après conservation des baies, ce qui montrerait que même quand D. suzukii parvient à pondre dans les baies de raisin, le développement larvaire échoue la plupart du temps. Il ne semble pas qu’il y ait de lien entre le nombre de pontes et les propriétés physico-chimiques des différentes variétés, qui ont été analysées.
Sur Kiwi et Kiwaï, les essais portaient sur des différences de sensibilités à la fois entre espèces et variétés de kiwi et kiwaï. Il n’y a pas eu de pontes de D. suzukii dans les 4 variétés d’Actinidia chinensis testées (Hongyang HY4, HY47 et HY48, jintao) sauf quand les fruits étaient préalablement blessés. Il n’y a pas eu non plus de pontes dans la variété First Emperor d’Actinidia deliciosa. Par contre des pontes ont été observées dans la variété Melandra d’Actinidia melanandra et dans des fruits de l’espèce Actinidia arguta, dont l’épiderme est plus fin et sans poils.
Pour en savoir plus
Infos Ctifl n°310 : Le ravageur émergent Drosophila suzukii : Bilan de deux années d’études dans le cadre du projet CASDAR