Ce qu’il faut retenir : Drosophila suzukii se développe sur un large spectre de plantes hôtes, à la fois sauvages et cultivées. Elle peut ainsi être présente à proximité des cultures et les coloniser rapidement à l’arrivée des premiers fruits, au printemps. D. suzukii peut survivre à l’hiver au stade adulte, sous une forme plus résistante.
Cultures attaquées
Drosophila suzukii est un ravageur extrêmement polyphage mais particulièrement friand des cultures de cerise, fraise et autres petits fruits (framboise, mûre, myrtille…).
Elle s’attaque également aux plants ornementaux et sauvages qui lui confèrent un refuge en attendant l’arrivée des cultures au printemps. Les fruits les plus attaqués sont ceux qui sont en cours de maturation puisque D. suzukii est attirée par les composés volatils que produisent les feuilles et sont donc attirées très précocement sur les cultures.
En outre, l’ovipositeur sclérifié des femelles leur permet de percer aisément la peau des fruits même lorsque ceux-ci sont encore très fermes.
Comportement de D. suzukii en fonction des conditions climatiques
Un réseau de piégeage de D. suzukii existe à l’échelle nationale, avec des sites répartis dans différentes régions en France.
Les captures sont généralement plus faibles lorsque la température hebdomadaire moyenne est supérieure à 25°C et l’hygrométrie inférieure à 60%. En ce qui concerne les régions, les captures sont plus importantes dans les zones à hiver plus doux. D. suzukii est un insecte qui recherche particulièrement la fraîcheur et privilégie les zones où l’humidité est forte.
À l’approche de l’hiver, les femelles adultes entrent petit à petit en diapause reproductive sous l’effet de la photopériode et de la température. Ils se concentrent dans des lieux abrités. Les femelles accouplées avant l’hiver survivent mieux au froid que les mâles et sont donc plus nombreuses au printemps, ce qui est démontré par le sexe ratio. Toutefois, la tendance s’équilibre en été et s’inverse en automne.
Résistance au froid
Les insectes sont des organismes ectothermes, c’est-à-dire qu’ils ne produisent pas leur propre chaleur et sont donc très sensibles aux températures externes.
Chez D. suzukii, les températures froides induisent une modification de certains caractères physiologiques et morphologiques. On parle, dans ce cas, de plasticité phénotypique.
Les individus sont plus sombres et plus gros, ce qui permettrait de mieux capter les ultraviolets et donc de se réchauffer. Ce morphotype d’hiver survie mieux à des températures basses que le morphotype d’été. Cette stratégie est mise en place en complément de la diapause. Chez D. suzukii, il s’agit d’une diapause reproductive. Autrement dit, les ovaires des femelles sont non développés et les mâles sont moins fertiles.
Pour en savoir plus
Vidéo : Présentation de dégâts par un producteur de fraise
Video : Identification D. suzukii dans un piège – University of Maine Cooperative Extension shows how to identify the damage caused by Spotted Wing Drosophila.
Note de synthèse CTIFL Drosophila suzukii – Avril 2021
Bibliographie
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