Principe de la méthode
Le piégeage massif consiste à installer dans une parcelle un nombre de pièges suffisant pour maîtriser une population de ravageurs. Les pièges sont placés en hauteur, de manière homogène, à l’intérieur ou en périphérie de la parcelle.
Ils contiennent un attractif (phéromone, alimentaire, chromatique) et sont associés à une substance causant la mort de l’insecte (insecticide, glue, liquide pour noyade).
Contre D. suzukii on utilise couramment le mélange artisanal VVE (1/3 eau, 1/3 vinaigre, 1/3 vin) dans des bouteilles rouges. Quelques gouttes de liquide vaisselle sont également ajoutées au mélange.
Un attractif est une substance utilisée pour attirer les insectes afin de les piéger, les tuer ou simplement les amener vers un point précis. Plusieurs méthodes de lutte alternative utilisent un attractif : l’attract and kill ou le push pull par exemple.
Le principe de l’attract and kill, attirer et tuer en français, et d’attirer un ravageur en un point précis de la parcelle et le tuer. Cette méthode permet de localiser la lutte à des endroits donnés et de diminuer ainsi le recours aux pesticides. Pour attirer le ravageur, on peut utiliser des phéromones ou des composés volatils selon les ravageurs. Pour le tuer on peut placer un insecticide sur le piège ou le retenir avec de la glue.
Le push pull est une méthode utilisant à la fois un attractif pour attirer les insectes vers un endroit donné, et un répulsif pour les éloigner d’un autre.
Etat actuel des connaissances
Différents attractifs commerciaux ont été testés avec pour référence l’attractif artisanal VVE (1/3 vin rouge, 1/3 vinaigre de cidre, 1/3 eau).
Les attractifs commerciaux égalent ou sont moins bons que le VVE, qui est donc largement suffisant pour le monitoring. Il est déposé dans une bouteille de Badoit rouge dans laquelle 20 trous de 4mm de diamètre sont percés.
Les attractifs commerciaux les plus performants après le VVE et le mélange « levure + sucre » sont l’attractif Riga® (Andermat), Dros’Attract® (Biobest) et Fruit Fly® (Koppert). Le mélange « levure + sucre » ajouté au VVE n’a pas amélioré l’efficacité de ce dernier.
Dans le cas de Drosophila suzukii aucune phéromone n’est produite par ce ravageur et ne peut donc être utilisée dans sa lutte. Ce sont des kairomones que l’on peut retrouver dans certains attractifs.
Cerisier:
- Pièges répartis dans toute la parcelle (130 à 600 par ha)
- Pièges placés en périphérie sur les arbres de bordure
- Pièges disposés en ligne, formant une barrière d’interception entre le verger et une zone refuge
Dans tous ces cas de figure, un très grand nombre de D. suzukii a été retrouvé dans les pièges (jusqu’à 200 000 individus en 2015). Cependant, aucun dispositif n’a montré d’efficacité satisfaisante vis-à-vis des dégâts.
Fraisier et framboisier :
- Pièges disposés autour du tunnel
- Pièges disposés autour du tunnel et présence d’une haie
Dans ces cas également, l’efficacité n’était pas satisfaisante. La pression du ravageur a été diminuée uniquement dans le cas où elle était déjà très faible.
Le piégeage massif n’est pas une solution satisfaisante actuellement, ou nécessiterait un attractif plus puissant.
Pour en savoir plus
Infos Ctifl n°310 : Le ravageur émergent Drosophila suzukii : Bilan de deux années d’études dans le cadre du projet CASDAR
Hors-série – Infos Ctifl n°2 : Drosophila suzukii connaissance du ravageur, moyens de protection – Bilan du projet CASDAR 2013 – 2016
Note de synthèse CTIFL Drosophila suzukii Avril 2021