Principe de la méthode
La prophylaxie désigne un ensemble des mesures visant à prévenir ou défavoriser l’installation et le développement d’un bioagresseur. Elle a pour objectif de limiter l’installation du bioagresseur et à maintenir la culture dans des conditions moins favorables à son développement.
La prophylaxie n’est pas une méthode qui se suffit à elle-même. Elle est utilisée en complément d’autres méthodes de protection. On entend souvent par prophylaxie l’ensemble des mesures sanitaires et des mesures d’hygiène utilisées pendant toute la durée de la culture.
Ces mesures concernent entre autres :
- L’entretien des cultures : taille, effeuillage, désherbage…
- La gestion des déchets de récolte
- Le passage au froid après récolte
- Le retrait systématique des plants contaminés
- L’organisation du chantier de récolte
- La désinfection du matériel de culture
- L’assainissement des cultures sous abris
Etat actuel des connaissances
Plusieurs méthodes de prophylaxie ont été testées et sont utilisées contre D. suzukii :
Microclimat de culture : Des températures entre 25 et 30°C ainsi qu’une hygrométrie élevée favorisent le développement et la survie du ravageur. Pour éviter l’humidité, il faut améliorer la circulation de l’air en taillant les plants ou les arbres, éviter les points d’eau stagnante et maintenir l’enherbement ras.
Fréquence de récolte : Des récoltes rapprochées permettent de limiter le nombre de fruits à maturité disponibles pour la ponte de D. suzukii, et ainsi de limiter les dégâts.
Passage au froid après récolte : Le froid stoppe le développement des larves mais celles-ci reprennent leur activité une fois remises à température ambiante. Plus il y a de larves, plus il y a de survivantes. Cette méthode peut cependant présenter un intérêt pour ralentir l’évolution des dégâts sur fruits faiblement attaqués et d’aspect sain.
Gestion de déchets de récolte : la solarisation est efficace contre D. suzukii. Les fruits infestés (fruits coulants) doivent être récoltés et stockés dans un contenant fermé hermétiquement (benne recouverte d’une bâche, sacs plastiques) qui sera placé en plein soleil. Une à deux semaines suffisent à tuer toutes les larves présentes dans les fruits (effet combiné température, noyade, asphyxie). Cf. photo
Arrachage rapide des plantes à l’arrêt des récoltes (cultures de fraisiers) : en fin de culture les fruits restants sur les plantes peuvent contribuer à multiplier le ravageur sur l’exploitation. Si d’autres cultures sensibles à Drosophila suzukii sont présentes à proximité, cette fin de culture peut constituer un inoculum important du ravageur.
Entretiens des abords des cultures : les haies à proximité des cultures doivent être entretenus notamment en limitant la présence de plantes hôtes pour Drosophila suzukii (ex. ronces)
Ces méthodes s’ajoutent aux mesures sanitaires prises pour tout type de bioagresseur, à savoir la suppression précoce des premiers foyers d’infestation, le nettoyage des fruits tombés au sol (source de nourriture) et le nettoyage du matériel.
Pour en savoir plus
http://ephytia.inra.fr/fr/C/20378/TeSys-Leg-Prophylaxie-Desinfection-et-nettoyage
Infos Ctifl n°310 : Le ravageur émergent Drosophila suzukii : Bilan de deux années d’études dans le cadre du projet CASDAR
Hors-série – Infos Ctifl n°2 : Drosophila suzukii connaissance du ravageur, moyens de protection – Bilan du projet CASDAR 2013 – 2016